Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Helly.
Helly.
Publicité
Helly.
Archives
16 novembre 2006

Ce qui m'a mené jusqu'ici

Rien ne me donne d'être triste, la sérénité n'est qu'un choix comme un autre. Je crois qu'un jour vient où tout ton esprit se révolte contre toi même, parce qu'il en a marre de ces idées noires. Je vais sortir ce qui reste en moi depuis tellement longtemps. Pas de révélations réelles, tellement de trucs que je traîne depuis trop longtemps. Tellement de choses que je ne suis plus. La parenthèse qui s'est heureusement refermée. Décembre 2004. J'ai commencé à oublier tout ce qui avait pu se passer avant, rien ne me semble plus important que manger et dormir. Et encore là. Pourquoi manger? Pourquoi dormir? Je vois ma vie passer devant moi et je n'ai pas l'énergie pour aller la rejoindre. Mes nuits deviennent rapidement un enfer. Je cauchemarde la pluie, la monotonie, la peur de tout ce qui m'entoure. C'est à ce moment là que le bonheur extérieur cessa de m'affecter. Je décidai de ne plus me fier aux autres, je décidai que j'étais assez vieille pour avoir mes propres problèmes. Le monde entier n'était qu'une illusion, vous n'avez qu'à vous là fermer et je ne vous frapperai pas. J'allais mourir de toute façon, cette vie ne marquerait personne. Et de toute façon, personne ne savait ce que je ressentais. Personne n'était là. J'étais alors la personne la plus seule de la planète. J'écoutais ma musique en fonction repeat, j'ai commencé à écrire. Janvier 2005 Ma routine matinale est variable et toujours désagréable de toute façon. Mon cadran sonne à 7:30, mais who cares? Alors je me rendors et mon père me forçe à me lever un peu plus tard. J'appelle Jade vers 8 heures et on se rencontre au coin Jarry-Casgrain. Je pars seule de chez moi et mets le volume de mon walkman au maximum, Jade commençe à me parler. Elle me fait chier, le matin. Elle me raconte des anectodes de vie que je feins d'écouter. Non, je n'entends rien et je n'ai d'ailleurs pas la conviction d'entendre quoi-que-ce-soit d'autre. Nous attendons l'autobus, je commence à paniquer intérieurement ; ça y est, on va arriver en retard. J'ai des obsessions ; j'ai peur d'arriver en retard, j'ai peur qu'on découvre ce qui se passe dans ma tête. Je suis prête à mentir, je ne vous dirai pas. Je vais très bien. Je n'ai besoin de personne. Je ne suis rien. Nous n'arrivons pas en retard, je cherche les autres du regard. La cloche sonne, nous nous dirigeons en masse vers l'entrée. Tous à nos casier, nous nous déshabillons en choeur, je vous déteste tous en choeur. Je vais m'asseoir et commence à parler. Aussitôt, je ris. J'en pleure. Je me moque, je crie, je vous ensevelis sous les sarcasmes. Les périodes passent, notre prof est la pire du monde et elle n'en sait rien de toute façon. Elle ne s'en rend pas compte, ce qu'elle est naïve. Il y a toujours des choses passionantes dignes de ce nom durant mes cours. À quoi bon apprendre quand on peut rire? À quoi bon regarder les choses en face quand on peut fermer nos yeux? Je me connecte à msn et oublie de dire bonjour à mon père. Je ne veux pas qu'il me le demande, il connaît la réponse. Février 2005 J'ai peur des esprits. Ils vont tous venir me tuer dans mon sommeil. Alors je décide d'arrêter de dormir. Mais tout n'est pas si clair, dans ma tête. Dans ma tête, je suis entrain de virer folle. Je me plains sans cesse que je n'arrive pas à dormir, je cherche désespérément une raison à tout ça, personne ne m'aide. Je n'ai rien fait, je déteste la vie. Les quelques fois où je réussis à dormir, ce n'est que pour faire d'autres cauchemards. Je suis assise sur le bord d'une rivière, les pieds à l'eau, je regarde à l'horizon. Des mains sortent de l'eau qui devient du sang, elles m'attirent, me noient. Je me réveille en sursaut et pleure comme pour crier ce qui me bloque à toujours. Mars 2005 J'écris toujours plus. Mon journal en classe, mon journal sur internet, mon journal la nuit. Je trouve tous les jours de nouveaux mots, j'implore qu'on me délivre avant la mort. Je sais que je vais mal, je sais qu'il faut que j'en parle, mais j'en suis incappable. Tout autour de moi me fait royalement chier. J'ai l'impression que je change, j'ai l'impression que j'ai déjà tout vécu. La routine se fait de plus en plus pesante, un rien me frustre et mes maux quotidiens n'en sont qu'empirés. Je remplis des pages entière de j'ai mal au ventre. On dirait même qu'il va exploser. J'ai parfois peur de m'inventer des trucs, de m'inventer de la douleur. J'en vient à me complaindre dans mon désespoir. On est bien, là où dès que vous faites un faux pas vous êtes renvoyés. Je ne fais confiance à personne, sauf Jeanne. Je note les jours qui nous séparent dans mon journal, je lui écrit des lettres que je finis toujours par perdre. Rien de tout cela ne m'atteint extérieurement. Je veux montrer que je suis forte, je ne le suis pas. J'ai l'impression que le monde entier me tourne le dos, je m'accroche à mon bon sens. J'écris que je n'ai plus rien d'autre à faire qu'espérer, et je ne m'avoue même pas ce que j'espère. Avril 2005 Je n'espèrais même plus mes règles. Je vois en elles un échapatoir pour toutes mes sautes d'humeurs. Tout ce mal que j'ai enduré pour enfin en arriver à ce que nous espèrions toutes. extrait de mon journal, 8 avril 2006 : « Cette rivière de sang est revenue. Ces rêves atroces sont de retour. Déjà 2 nuits, 2 morts, ça peut continuer longtemps comme ça. Même si ce ne sont que des rêves, même si ça n'arrive jamais, ça me fait peur. Parce que je regarde quelque chose et je ne vois que du sang» J'ai l'impression qu'elles me prouvent que j'ai raison de me croire différente. Ça fait tellement longtemps que je suis partie, je m'entrevois. Je crois que je reviens, mais j'ai peur. J'essaie d'abord de me faire croire que la déprime est finie. Puis je réalise que non, que je ne suis qu'une pauvre menteuse, que je ferais tout pour pleurer à nouveau. Je m'ennuie et je n'ai aucune envie d'être joyeuse. Je vous mens tous; je reste à la maison, je ne vous supporte plus. Je sens la mort autour de moi, je replonge dans l'oubli. Je suis un paradoxe ambulant ; j'ai l'impression que ma vie va bien, j'en peux plus de tout ça, j'ai besoin de la mélancolie. mai 2005 Je décide d'arrêter de me lamenter. Ça y est, je dois changer. Je suis méchante avec tout le monde, mais tout le monde l'est, alors je m'amuse. On se révolte, la classe vire à l'anarchie. Le prof ne tente même pas de nous apprendre quoi que ce soit, elle se fâche mais on est toujours plus forts qu'elle. Je m'amuse, j'attends. J'aurais envie d'assasiner tous les adultes de la ville. Je fais des plans pour ça, je fais des listes de gens à tuer, je me prends au sérieux. Je n'ai même plus peur d'être folle, parce que c'est clair que je le suis. juin 2005 Un nouveau genre de tristesse vient à moi ; la tristesse de l'attachement. Je me dis que ça y est, c'est fini. Le primaire et tout ceux que je ne reverrai pas. Je ne sais plus trop ce qu'on attend de moi, je ne veux pas qu'on me dise quoi faire. Je ne vais pas au dernier jour d'école; je rejoins Jeanne dans son coin de pays. Sur le coup, je ne ressens rien. Je ne pleurerai pas pour d'autres que moi. Mais je n'oserais jamais avouer à quel point j'ai peur. l'été. Je vais au camp comme toujours. Je m'y plaît bien, avec Geneviève. Sa vie remplie de rebondissements m'acompagne. Je vais bien, la chaleur me rend heureuse, j'arrête un peu de m'en faire. J'écoute de la musique en regardant le sol américain défiler devant mes yeux. Les états-unis me donnent un appartenance particulière au Québec, je sens que je n'ai plus à craindre. Notre chalet est sur le bord d'un lac, et je me découvre une réelle passion à m'y prélasser. Je nage des heures durant, j'apprends à plonger et rien ne me vient à l'esprit. J'arrête de me poser des questions et je vis le moment présent. Je m'ennuie toujours un peu de Montréal, mais mes lectures me sont de bonne compagnie. Le temps ici passe tellement vite, je réalise que l'été est bientôt fini. Il ne reste que quelques semaines et beaucoup trop de temps pour penser. Ma mère a recommencé à travailler, mon père s'inspire, et moi je n'ai rien d'autre à faire que de me planter devant l'ordi. J'y reste trop longtemps, je devient un peu accro et l'école recommence bientôt. J'ai encore besoin de l'ordinateur pour combler ma solitude. secondaire 1. Je commence cette année avec beacoup de craintes, mais tout se passe tellement vite. Déjà nous nous sentons une appartenance particulière au secondaire, déjà nous renions nos expériences passées. Je me découvre des talents. Je me découvre une intelligence que j'avais crue disparue et j'avance avec distinction. D'autres sont là et je me sens quand même un peu exclue. Je me sens rajoutée dans ce cercle d'ami qui n'a pas besoin de moi, alors je me tourne vers l'étude. Je travaille sans cesse, j'obtiens des bonnes notes et ma confiance augmente. Je travaille tellement que j'en tombe malade. Ma santé n'est pas sans faille, mes reins ne filtrent plus. Je reste à la maison une semaine, puis deux. On m'emplis de médicaments que je croyais disparus, je me sens terriblement laide. Je suis une laide intelligente, et ça me convient parfaitement. Parce que je sais que ça ne restera pas, je sais que je reviendrai toujours plus forte. L'avenir devant moi. J'apprends de mes erreurs, Je ne laisserai pas mon passé me détruire. Je n'ai jamais été aussi bien.
Publicité
Publicité
Commentaires
J
Eh bien, oui, Jarry, parce que probablement que de Jarry je peux aller jusque chez toi. Tu me donneras les rues quand même. En fait, je m'arrange pour arriver jusqu'à Jarry et ensuite ça va bien. Les oiseaux ils me donnent des bisoux.
H
Tu sais, je ne fais pas ça pour qu'on s'appitoie sur mon sort.<br /> <br /> 1er décembre, c'est un vendredi?<br /> alors t'arrive à la garre centrale, y'a une sortie directe vers le métro berri uquam, je crois. Sinon, t'as qu'à entrer dans la grande bibli qui est juste en face et de là, tu vas au métro. Berri uquam, tu prends la ligne orange direction Henri-Bourrassa. Tu débarques au métro jarry ou crémazie, au choix (mais il me semble que t'es plus familiarisée à jarry alors disons jarry). Tu marches sur Jarry jusqu'à st-laurent, sur st-laurent jusqu'à guizot, sur guizot jusqu'à de reims, sur de reims jusqu'à chez moi (8450, je te le rappelle. et je donne mon adresse à tous les agresseurs qui auraient une petite envie de venir me kidnapper). Ta mère a la clé. Tu peux ouvrir la cage des oiseaux, en autant que la porte extérieure est bien fermée (et les oiseaux n'ont pas le droit d'aller dans la cuisine). Je devrais arriver entre 4h et 4h:30.
J
Et tu peux pas savoir à quel point je suis fière de toi. Quand je pense que t'es passée si proche. Que t'as vécu tellement de choses. Ça va finir Laurence.<br /> <br /> Tu sais, cette année, j'suis allée à la St-Jean avec Gweni, et Francis ( tu sais le petit blond qui chantait 50 Cents, le frère de Patrick Isabel ) l'appellait chiure de mouche. C'tait pas pareil Lau. Tu m'manques. 1er décembre j'ai congé, je prends le bus, je suppose que je saurai me retrouver et aller chez toi seule, je suppose que je saurai la clé de ta maison. Tu m'manques tu peux pas savoir.
H
J'étais la chiure de mouette :)<br /> <br /> Je m'en suis tiré, jea.
J
Laurence, tu vas t'en tirer. Ça va finir un jour. Je te dis - tout va finir un jour. Même les médicaments. même s'il te faut attendre vingt ans.<br /> <br /> 'Je ne vais pas au dernier jour d'école; je rejoins Jeanne dans son coin de pays. ' Je me rappellerai toujours de cette journée. Insouciansce de la jeunesse.<br /> <br /> J'te nem mon cochon d'inde. ^^
Publicité